l'éruption vocanique

Géologie
Verrouillé
akartit
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l'éruption vocanique

Message par akartit »

Bonjour,

Dans un article, Pour la Science N°360 - octobre 2007, ( l'éruption volcanique, phénomène géologique rare) est expliqué que la fusion parielle des roches existe partout dans l'asthénosphère. Par conséquent, l'éruption volcanique ne se manifeste que si la lithosphère est fissurée. Or l'exemple des Alpes montre bien le contraire où des roches sédimentaires reposent directement sur des péridotites, donc absence de volcanisme malgrès une activité tectonique distensive.
En classe de 4e du collège, j'amène mes élèves à la notion géologique : que le volcanisme ne se manifeste que s'il y a du magma et, bien sur, qu'il faut des fissures pour que ce magma puisse monter en surface. J'ai toujours essayé d'écarter cette idée reçue que "sous terre il y a du magma partout et il suffit de percer pour provoquer une éruption".

Une deuxième question sur les séismes : j'ai découvert que la magnitude de Richter est ouverte sur les valeurs négatives et que l'on peut ainsi avoir des séismes à magnitude -1 voire -3; j'était un peu troublé de voir la magnitude exprimée comme la température. A mon sens l'échelle devrait commencer à 0 : ce qui correspond de façon logique à l'absence de séisme.
Qu'en pensez-vous?

Merci d'avance.
JM Bardintzeff
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Re: l'éruption vocanique

Message par JM Bardintzeff »

Bonjour,
La fusion partielle (à quelques %) du manteau, à l’origine des magmas mantelliques dits « primaires », se fait essentiellement entre 50 et 400 km de profondeur, donc majoritairement dans l’asthénosphère (à différentes profondeur mais pas partout !). La zone limite, LVZ (voir la question de Patrick Vallée et ma réponse du 3/3/09 sur ce même forum), très partiellement fondue (de l’ordre de 1/1000), est, bien sûr, un lieu privilégiée pour la fusion partielle. La montée du magma suppose une lithosphère, donc la croûte, fissurée, en domaine localement distensif. Attention, même en domaine distensif, le volcanisme ne se produit pas PARTOUT : ceci peut expliquer les contacts sédiments-péridotites que tu signales.
Dans le cas des Alpes, on retrouve des traces de volcanisme ancien (spilites, laves basaltiques anciennes métamorphisées) dès le Trias, puis des laves calco-alcalines plus rares au Tertiaire. Actuellement, les Alpes (et l’Himalaya), en contexte de compression, ne sont pas le siège de volcanisme. La présence de volcanisme en zone de compression reste exceptionnelle (certains auteurs citent le cas du Fuji Yama au Japon).
Tu as 100 % raison d’insister auprès de tes élèves sur cette notion fausse d’une Terre remplie de magma liquide, une idée pourtant très fortement répandue. L’intérieur de la Terre, bien que très chaud, n’est pas liquide (sauf le noyau externe) car les fortes pression s’opposent à la fusion.

Deuxième question :
La magnitude est une fonction complexe, logarithmique, prenant en compte l’énergie libérée, plus exactement le moment sismique :

Mw (magnitude d’énergie) = 2/3 log10 (Mo) - 6
(Mo étant moment sismique, qui dépend de la surface de rupture lors du séisme mais aussi de la vitesse de propagation de la déchirure).

Cette échelle, très précise, est « ouverte » car l’énergie libérée peut toujours dépasser un plafond théorique ; il faut aussi pouvoir envisager des séismes sur d’autres planètes, qui seront mesurés dans le futur. Par ailleurs un logarithme peut prendre une valeur négative. Cette notion de magnitude devrait donc être enseignée dans les classes qui ont déjà les logarithmes à leur programme de mathématiques.
L’intensité, qui traduit les dégâts observés dans une région (habitée), est une notion plus simple, car les valeurs s’échelonnent uniquement entre 0 et 12.
Merci pour ton soucis pédagogique et amitiés. JMB
Verrouillé

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