Les outils de l'écologue

Un écologue en avril-mai
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marie-claude segui
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Les outils de l'écologue

Message par marie-claude segui »

Bonjour,

Comment travaille-t-on sur l'écologie et par exemple sur l'écologie des micromammifères?
Comptage sur le terrain, sur des zones dédiées?
Utilisation de logiciels de simulation?
...

Ce travail paraît tellement énorme et difficile... Pouvez-vous nous en montrer les difficultés et quelques aspects?
Merci
Jeff MAUFFREY
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Enregistré le : 16 mars 2015, 20:05

Re: Les outils de l'écologue

Message par Jeff MAUFFREY »

Bonjour, effectivement si le travail de terrain a bonne presse et suscite beaucoup d'envies de la part des étudiants c'est un travail très contraignant.
D'abord on part sur le terrain avec une question de recherche par exemple "est-ce que les forêts primaires hébergent des communauté plus riches que les forêts secondaires ?" et de cette question nait un protocole: disposer autant de pièges dans les deux milieux.
Le pièges sont des cages ou boites qui capturent les animaux vivants, et la première des difficultés du terrain est de les porter en forêt pour les installer, sachant que les protocoles utilisent entre 150 et 250 pièges. La seconde est de les installer et lorsqu'on travaille dans le volume forestier, cela veut dire équiper des arbres de cordes afin d'y grimper pour disposer certains pièges en hauteur (en effet bon nombre d'espèces sont arboricoles).
Puis viennent les captures et là les difficultés sont inhérentes aux sites échantillonnés: en effet si les forêts primaires (celles peu touchées par l'homme) hébergent des densités de mammifères faibles (en moyenne un animal pris sur 100 pièges installés pour une nuit) les forêts secondaires hébergent des densités beaucoup plus fortes (avec des taux de capture de 20%). S'il y a beaucoup de captures, le temps d'anesthésier, mesurer, biopser etc les animaux est très important et il est déjà l'après midi qu'il faut retourner appâter les pièges avant le soir. Soirée et nuitée qui est parfois utilisée pour capturer des chauves-souris (autres micromammifères très intéressants à étudier en forêt)... les journées sont donc longues et physiquement éprouvantes.
Ceci n'est que la base du travail pour ce qui concerne les captures, reste aussi à caractériser l'environnement de capture avec des données locales (recouvrement végétal, présence de litière, fructifications des arbres, etc) qui peuvent participer à expliquer l'abondance et la richesse des communautés... autant de mesures qui prennent du temps.
Les conditions de travail en forêt (notamment amazonienne) ne sont pas non plus des plus aisées avec des orages puissants qui vous rincent en moins de temps qu'il ne faut pour s'abriter, de l'humidité permanente qui rend la respiration difficile (au tout début !), des hamacs moins douillets que nos oreillers etc. Mais cela fait des souvenirs...
ENsuite vient le travail d'analyse (statistique, modélisation etc) mais qui en général ne ne passe pas sur le terrain.
Voilà pour les outils de l'écologue en forêt
bien cordialeemnt
jeff
Verrouillé

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