Désolé de cette réponse tardive, ce mail m'avait échappé.
Il suffit de faire des coupes fines, dans un lichen qui n'ait pas un cortex inférieur noirâtre (cette imprégnation des tissus rend le détail peu visible). J'utilise un lichen corticole très commun, après l'avoir re-humidifié 15-20', Evernia prunastri. On peut le monter dans l'eau, directement. Sinon, comme à chaque fois qu'on monte des champignons, on peut utiliser le Bleu Coton qui colore la callose, un des principaux constituants de la paroi des hyphes (aussi présent dans la paroi de réaction pathologique des plantes). J'emprunte sa composition au site "
http://www2.ac-lille.fr/myconord/micro/produits05.htm" :
Bleu de méthyle (= bleu coton) .................. 0,1 g
Eau bidistillée ......................................... 20 mL
Acide lactique (S.G. 1.21) ........................ 20 mL
Inutile d'utiliser sa variante plus toxique au lacto-phénol.
Un truc cependant: qu'on mette ou non du colorant, la partie interne (hyphes dilacérés) est très, très hydrophobe. En effet, des substances lichéniques et/ou des protéines hydrophobes (hydrophobines) évitent qu'elle ne se remplisse d'eau en cas de pluie, car à ce moment, le métabolisme très actif du lichen exigera de l'oxygène (champignon) et du CO2 (algue), qui diffusent mieux en milieu gazeux. Du coup, même si on ne les voit pas, des bulles gênent la vision des structures. On peut alors chauffer la préparation, prise entre lame et lamelle, avec un briquet placé sous la lame orientée vers le haut (blouse et gant). Une ébullition a lieu qui s'évacue vers le haut : ca ne perturbe bizarrement jamais trop les structures, quelles qu'elles soient, et bien au contraire ça fait rentrer la coloration s'il y en a une ! les bulles ont grossi jusqu'à éclater : succès garanti !