Homologie

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marie-claude segui
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Homologie

Message par marie-claude segui »

Bonjour,

Une petite question ...
Les gènes qui constituent les familles multigéniques (comme les gènes codant pour les globines) et qui dérivent donc d'un gène ancestral commun sont-ils eux aussi, qualifiés d'homologues?

Merci
Corinne FORTIN
Messages : 12
Enregistré le : 17 juin 2010, 15:52

Re: Homologie

Message par Corinne FORTIN »

Bonjour

Retrouver, chez une même espèce des gènes fortement similaires – comme c’est le cas des globines avec les chaînes (alpha, bêta, etc.) - est-ce un cas d’homologie ?
La similitude observée chez les globines est le résultat de duplications successives conduisant à une famille multigénique à partir d’un gène ancestral. Il y a bien là, une filiation moléculaire, mais peut-on pour autant parler d’homologie ?
L’homologie n’est pas caractérisée par la seule ressemblance entre les gènes (alpha, bêta, etc.) des globines, mais par la similitude de ces gènes chez différentes espèces.

L’emploi polysémique du terme homologue pour désigner toutes séquences moléculaires similaires, issues ou non de la duplication, peut en effet poser problème surtout pour les élèves qui découvrent le concept d’homologie. Par exemple un élève a écrit un jour sur sa copie : "plus les séquences d’acides aminés se ressemblent et plus les gènes sont homologues". Il a ainsi confondu le degré de similitude avec l’homologie. Pour lui, il existait un degré d’homologie, tout comme il existe un degré de ressemblance. Or les gènes sont homologues ou ne le sont pas. Qualifier d’homologie des gènes d’une famille multigénique sans faire référence à d’autres espèces peut renforcer cette conception erronée d’un degré d’homologie comme degré de ressemblance.
En 1970, pour éviter un emploi polysémique du terme d’homologie, Fitch a proposé le terme d’orthologue dans le cas de similitudes moléculaires liées à une filiation phylogénétique et celui de paralogue dans le cas de similitudes résultant de la seule duplication à partir d’un gène ancestral.
Par exemple :
La similitude des gènes chaînes alpha et bêta chez l’homme (comparaison intraspécifique) en font des gènes paralogues ; tandis la similitude des gènes des chaînes alpha chez l’homme et la souris (comparaison interspécifique) en font des gènes orthologues. Dans ce cas, seuls les gènes orthologues sont, stricto sensu, homologues.

Par extension, on peut parler d’homologie dans les deux cas. D’ailleurs, les biologistes ne s’en privent pas. Mais contrairement aux élèves, ils font implicitement la distinction sachant d’emblée à quel niveau de comparaison ils se situent : inter ou intra spécifique Pour les élèves, cela est plus problématique. Il me semble donc plus prudent de maintenir la distinction ne serait-ce que pour stabiliser la construction du concept d’homologie chez l'élève comme un concept opératoire pour rendre l’évolution en termes de parenté entre les espèces.

Cordialement
Bonnes fêtes à tous, et merci pour les échanges que nous avons eu via le forum.

Corinne Fortin
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