Pyro...

La nouveauté 2009-2010
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Frederic Labaune
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Enregistré le : 10 juil. 2008, 19:09
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Pyro...

Message par Frederic Labaune »

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Fred SVT inside
Frederic Labaune
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Re: Pyro...

Message par Frederic Labaune »

Cette photo a été prise lors d'une randonnée au Mont Washburn (Yellowstone NP - lien), très accessible et donnant un beau panorama sur le parc ainsi qu'une belle occasion de se (re)mettre à la botanique.
Les restes de troncs sont le résultat du passage d'un incendie et c'est une image frappante, lorsque l'on traine un peu dans les parcs nationaux américains, que de voir tous ces hectares de forêts détruites, présentant au ciel ces résidus d'arbres comme autant d'épines d'un hérisson mort.

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(entrée Sud du parc de Yellowstone)

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(à l'Est de Glacier NP)

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(secteur de Mariposa Grove à Yosemite NP)

En 1988, à Yellowstone, 36% de la surface du Parc a brûlé (800.000 hectares). Jusqu'à 25.000 personnes ont participé à l'effort de lutte contre ces incendies et c'est finalement les conditions automnales et la neige qui ont arrêté le processus. (pour les chiffres, on retrouve la "loi du mile" évoquée dans cette chronique)
Au cours de la saison 2000, aux États-Unis, près de 93.000 incendies de forêt ont brûlé près de 7,4 millions d'hectares.
La gestion des incendies dans ces parcs semble avoir évolué depuis les années 70. Il fallait à tout prix stopper les incendies, maintenant, ils se contentent de contrôler certaines zones, celles concernant les infrastructures touristiques et ils essayent d'éviter la propagation à des forêts "privées", en-dehors de parcs. Un exemple de carte pour Yosemite NP.
Ce changement d'attitude est lié au constat suivant: les incendies ne sont pas des catastrophes écologiques (mais économiques)
Aftermath
The 1988 fires created a mosaic of burns, partial burns, and unburned areas that provided new habitats for plants and animals and new realms for research. What scientists have learned:
* Fertile soil with good-water holding capacity and dense, diverse vegetation before the fire recovered quickly.
* Grasslands returned to pre-fire appearance within a few years.
* Many of the burned forests were mature lodgepole; this species is recolonizing most of the burned areas.
* The first seedlings of Engelmann spruce, subalpine fir, Douglas-fir, and whitebark pine have emerged.
* Aspen reproduction has increased because fire stimulated the growth of suckers from the aspen's underground root system and left behind bare mineral soil that provides good conditions for aspen seedlings.
* Some of the grasses that elk eat were more nutritious after the fire.
* Bears graze more frequently at burned than unburned sites.
* The fires have had no observable impact on the number of grizzly bears in greater Yellowstone.
* Cavity-nesting birds, such as bluebirds, had more dead trees for their nests; birds dependent on mature forests, such as boreal owls, lost habitat.
* No fire-related effects have been observed in the fish populations or the angling experience in the six rivers that have been monitored regularly since 1988.
* Vegetation growth has slowed erosion in watersheds that had erosion and mudslides after the fires, such as the Gibbon River.
Mais ce qui est valable pour ces sites, immenses, quasi inhabités, ne peut pas fonctionner dans nos régions, si densément peuplées et où la forêt est une source de revenus non négligeables.
De ces observations est née la "pyro-écologie", une extension des ancestrales techniques de cultures sur brûlis ou autres écobuages
Un feu est un coup de fouet pour l'environnement, il permet une régénération des milieux.

Une des photos que je préfère parmi celles que j'ai eu la chance de faire est celle-ci

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C'est Yosemite Valley, avec en fond, le célèbre "Half Dome" (sujet d'une prochaine chronique).
Cet effet de brume est en fait lié à un incendie de forêt, mais pas n'importe quoi... un "feu sélectif" ou "feu réglementé" ou encore "feux contrôlés" (un article passionnant sur ce genre de pratique dans les Alpes autraliennes ICI)
Il permet de dégager les sous-bois des accumulations de branches mortes (et éviter ainsi des incendies incontrôlables) et favorise le développement de certaines espèces.
On peut citer à ce propos l'écologie particulières des Séquoias, évoqués dans cette chronique qui ont besoin de lumière au cours des premières années de développement. Il s'avère que l'épaisse écorce des ces arbres les protège des incendies, si l'on veut que de telles espèces se maintiennent, il est donc aisé de brûler les autres arbres alentour (photo n°04 de ce topic) et ainsi laisser une chance aux semis de Séquioas... qui ne sont pas immuablement géants

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Au cours de mes recherches, je suis tombé sur cette page, qui ouvre vers de nombreux documents en rapport avec cette approche des incendies dans les parcs US.
Ce qui est valable là-bas ne l'est pas chez nous...
Fred SVT inside
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